DUER

Le Document Unique d’Evaluation des Risques ou DUER : Pourquoi et Comment ?

Le danger est présent partout, chez soi, dehors, chez les autres, au travail, il fait partie intégrante de notre quotidien. Pour autant, peut-on vraiment dire que nous vivons dangereusement ? 

 

Sans doute pas pour la plupart d’entre nous. Toutefois certaines postures, certains comportements certaines obligations, nous exposent plus particulièrement à ces dangers, c’est ici qu’intervient la notion de risque. 

 

Le danger n’est pas significatif, c’est le risque qui importe

 

Le risque se définit comme le résultat de l’exposition à un danger : il est fonction de la gravité, de la fréquence et du nombre de personnes exposées. 

 

S’il est dangereux de s’approcher d’un précipice, le risque associé est quant à lui quasi nul, à partir du moment où son accès a été strictement condamné. Autrement dit, le danger en soi n’est pas une variable significative, c’est la gestion du risque associé qui importe.

 

C’est dans cet esprit qu’a été pensé et conçu le Document Unique d’Evaluation des Risques (DUER) dont la mise en place pour mémoire, est obligatoire pour toutes les entreprises quelle que soit leur taille. 

 

Article R 4121-1 du Code du Travail

 

L’employeur transcrit et met à jour dans un Document Unique les résultats de l’évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs à laquelle il procède en application de l’article L.4121-3. Cette évaluation comporte un inventaire des risques identifiés dans chaque unité de travail de l’entreprise.

 

Il s’agit donc dans ce document réglementaire, bien sûr de répertorier les risques particuliers auxquels sont soumis les salariés et les éventuels tiers, mais surtout d’évaluer les risques associés. Cette évaluation consiste à apprécier l'ampleur de chacun des risques identifiés, en tenant compte des parades déjà en place ou qui seront mises en place. 

 

Le risque R est alors la résultante d’une fonction de la gravité G, de la fréquence F et du nombre de personnes exposées N : 

R = f (G ; F; N).

 

Pour apprécier la criticité des risques relevés, on utilise généralement une grille de cotation et de lecture, qui permet de mettre en relief les points à traiter en priorité. 

Les échelles de couleur couramment utilisées répondent au sens conventionnel : de vert risque nul, à rouge risque majeur.

 

 

Gravité

< 25 %
1

25-< 50%
2

50-< 75%
3

>=75%
4

% salariés exposés par unité de travail

Décès Incapacité permanente

         

Blessure  3 avec arrêt >21j

         

Blessure 2 avec arrêt <21j

         

Blessure 1 sans arrêt

         
 

1                 1 fois/an

2                 1 fois/mois

3                 1 fois/sem.

4                 1 fois/jour

Fréquence d'exposition

 

 

Un plan d’actions concret et pragmatique est élaboré à la suite de l’évaluation en vue de diminuer la criticité des risques les plus significatifs.

 

Le DUER est un document vivant qui doit être mis à jour régulièrement

 

Attention, le DUER est une photo prise à un instant donné, de l’entreprise et des risques auxquels sont soumis les personnels intervenants. A minima une mise à jour est obligatoire tous les 12 mois. Plus encore, tout changement de périmètre de l’entreprise, intégrant par exemple de nouvelles activités, ou toute évolution de l’environnement extérieur venant impacter directement ou indirectement la santé des salariés et doit faire l’objet d’une mise à jour sans délai du DUER.

 

Le DUER est un document obligatoire parce qu’il permet de prendre la mesure exhaustive des risques inhérents à l’activité de l’entreprise. 

Et quoi de mieux pour maîtriser un risque, que de le connaitre parfaitement. 

Pour autant, plus de 40% des entreprises aujourd’hui n'en disposent pas. 

 

Plutôt « risqué » comme stratégie, lorsque l’on sait que l’absence de DUER « expose » ces entreprises à une sanction pénale de plusieurs milliers d’euros, pouvant aller jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros en cas d’accident entrainant une incapacité de travail d’un des salariés.